JIM Publié le 07/10/2019

HYPERION : un peu de lumière sur un sujet sombre
L’objectif de l’essai français HYPERION (Therapeutic Hypothermia after Cardiac Arrest in Non shockable Rhythm) est de faire la lumière sur cette question. Il s’est agi de comparer les effets d’une hypothermie thérapeutique modérée (33°C) à ceux d’une température maintenue à 37°C chez 584 patients victimes d’un ACR récupéré mais caractérisé par l’absence d’indication au choc électrique externe.Il s’agit d’un essai randomisé multicentrique ouvert dans lequel ont été finalement inclus 581 patients provenant de 25 unités de soins intensifs. L’hypothermie a été assurée pendant 24 heures. Le principal critère d’efficacité a été la survie sans séquelles neurologiques au 90ème jour après le tirage au sort. C’est l’échelle dite CPC (Cerebral Performance Category) avec des scores compris entre 0 et 5 qui a été utilisée pour évaluer l’état neurologique. Ce dernier a été jugé favorable en cas de score estimé à 1 ou 2, les valeurs les plus élevées témoignant d’un handicap croissant.
La comparaison intergroupe a abouti à des résultats significatifs. Ainsi, dans le groupe hypothermie, 29 des 284 patients (10,2 %) ont survécu avec un score CPC de 1 à 2, versus 17 des 297 (5,7 %) dans l’autre groupe, soit une différence en valeur absolue de 4,5 points de pourcentage (intervalle de confiance à 95% [IC], 0,1 à 8,9; p = 0,04). La mortalité à 90 jours quant à elle s’est avérée très élevée et similaire dans les 2 groupes, soit respectivement 81,3 % et 83,2 % (différence en valeur absolue, - 1,9 points de pourcentage ; IC 95%, -8,0 à 4,3). Pour ce qui est des évènements indésirables, leur fréquence a été voisine dans les 2 groupes.
Dr Peter Stratford